La réception de chantier n’est pas que la fin des travaux. C’est aussi un fait juridique avec des effets importants. C’est à cette date que l’ouvrage est accepté et que les risques sont transférés. La responsabilité de l’entreprise obéit à des règles précises à partir de cette date au titre des différentes garanties légales.
Que la réception soit réalisée avec ou sans réserves, les imprécisions peuvent être source de tensions, de blocages de paiement ou de contestations sur l’état réel du chantier.
Le constat de Commissaire de Justice permet de fixer, de manière objective et incontestable, la réalité de la situation au moment de la fin des travaux. Ce document protège l’artisan mais aussi le maître d’ouvrage, surtout en cas de désaccord sur la qualité ou la conformité des prestations.
Pourquoi faire établir un constat à la réception de chantier ?
Lors de la réception de chantier, le maître d’ouvrage peut :
– Accepter les travaux sans réserve,
– Formuler des réserves à corriger dans un délai déterminé,
– Ou refuser la réception si les travaux sont jugés inachevés ou non conformes.
Chaque scénario comporte un risque de litige, surtout en l’absence de preuve objective. C’est précisément là que le constat d’huissier (Commissaire de Justice) apporte de la clarté : il neutralise les interprétations, fige les faits, et permet à chacun de prendre ses responsabilités sur des bases incontestables.
Exemple n°1 : réception contestée sur des finitions
Côté artisan
Une entreprise de peinture intervient sur la fin d’un chantier de bureaux. Elle estime avoir
terminé les prestations prévues au contrat. Mais lors de la visite de réception, le maître d’ouvrage émet des réserves sur la régularité des murs et conteste la qualité de l’application dans certaines pièces.
L’artisan, craignant un refus de réception ou un blocage du solde, mandate un Commissaire de Justice pour dresser un constat de fin de travaux. Le document détaille l’ensemble des surfaces traitées, avec photographies et observations techniques. Il distingue clairement les zones conformes et les éventuelles retouches acceptables.
Ce constat permet à l’artisan de :
– prouver l’achèvement des travaux,
– démontrer que les réserves ne concernent pas la totalité du chantier,
– obtenir la réception partielle, avec solde partiel à la clé.
Côté maître d’ouvrage
Le maître d’ouvrage, de son côté, souhaite se prémunir contre des défauts d’exécution et des reprises bâclées. Il accepte la réception avec réserves, mais craint que l’entreprise conteste le bien-fondé de ses remarques. Grâce au constat de Commissaire de Justice, il dispose d’un état objectif des lieux, qui lui permet :
– de justifier ses réserves sur des éléments précis,
– de sécuriser sa retenue de garantie jusqu’à la levée des réserves,
– de préparer un constat de levée si les travaux correctifs sont bien réalisés.
Exemple n°2 : levée de réserves bloquée
Côté artisan
Un carreleur revient sur site deux semaines après la réception pour corriger un défaut signalé sur des joints et l’alignement d’un seuil. Une fois les correctifs effectués, il souhaite clôturer le chantier, mais ne parvient pas à obtenir de rendez-vous avec le maître d’œuvre pour vérifier les travaux.
L’entreprise demande alors un constat de levée des réserves. Ce constat atteste que les interventions demandées ont bien été réalisées conformément aux engagements. Il permet :
– de libérer la retenue de garantie,
– de se prémunir contre une prolongation artificielle du délai de parfait achèvement,
– de disposer d’une preuve irréfutable en cas de refus injustifié.
Côté maître d’ouvrage
Le maître d’ouvrage, souvent absent lors de ces reprises rapides, peut lui aussi demander un constat objectif de levée des réserves, pour :
- valider la conformité des retouches avant mise en service ou livraison,
- éviter toute ambiguïté avec l’utilisateur final ou le client,
- clore formellement le dossier avec un document juridiquement opposable.
Bon à savoir : constat ou expertise, ce n’est pas la même chose
Le constat de Commissaire de Justice est un acte descriptif, neutre et objectif. Il permet de constater l’état d’un chantier à un instant donné, sans émettre d’avis technique ni chiffrer un désordre. L’expertise, quant à elle, suppose une analyse approfondie : elle évalue une cause, engage une responsabilité, ou détermine un coût de réparation. Les deux démarches peuvent se compléter, mais le constat d’huissier suffit dans la majorité des cas pour formaliser une réception, constater des malfaçons apparentes ou sécuriser une levée de réserves.
Pour aller plus loin
Artisan, maître d’œuvre ou maître d’ouvrage à Dijon ou dans ses environs, chaque réception
mérite d’être formalisée avec rigueur.
En cas de doute, de tension ou simplement pour travailler sereinement, il est possible de faire établir un constat rapidement, sur site, en toute objectivité.
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